Minami, c'est une jeune femme bien proportionnée. Pas trop ronde, pas trop fine, sa taille lui va et elle n'y touche pas. Elle n'atteint pas des sommets, se taillant à environs 1 m 70, et ne compte pas grimper plus haut. Niveau poids, elle n'est pas forcément légère, 60 kilos, mais elle se moque éperdument de ce qui peut arriver sur ce détail. Passons sur le physique en lui même, avec sa petite coupe de cheveux coupée court avec une jolie couleur noir de jais, ses yeux sombres teintés bleus très foncés ont du mal à ressortir. Sa petite bouille ne lui donne pas les 27 ans qu'elle a déjà passé, pourtant ! Elle agrémente toujours sa coiffure d'un petit ruban bleuté, accroché sur le côté de sa chevelure. Niveau vêtement, on retrouve toujours un style propre, rarement en pantalon, toujours en jupe, la demoiselle se veut féminine et n'hésite pas à sortir de la mode pour accorder des couleurs qui ne sont pas forcément en harmonie. Accroché à son cou comme un superbe pendentif, un ruban ébène pend comme un signe distinctif pour elle de sa profession (si elle essaie de rester très jeune, elle est souvent restée bloqué sur certaines images du style des années 60-70). Pour finir, un bracelet en perles bleues se tient sur son bras droit, cadeau de feu sa mère, elle ne l'enlève jamais. Si l'ensemble de son physique donne un certain chaos des couleurs, elle se trouve en parfaite harmonie avec ce qu'elle veut être.

Notre Minami est une personne aimante, douce, calme, un peu autoritaire, elle n'hésite pas à faire preuve de sévérité lorsqu'il s'agit de jouer son rôle de professeur. Bien qu'elle soit directe et communicative avec des "élèves", elle reste plus timide et réservée avec les personnes de son âge. Le monde des adultes lui semblent toujours compliqué et farfelu, si bien qu'elle applique toujours avec soin le conseil de sa mère, quand on ne sait pas, on ne dit rien. Ce qui amène souvent au silence de la demoiselle. Nénamoins, en apprenant à la connaître, en attendant qu'elle s'ouvre, on découvre une jeune femme encore très enfant, très simple d'esprit, réfléchie mais très posée sur la neutralité. Ce n'est pas que Minami n'a aucun avis d'elle-même, c'est qu'elle s'en fait un avec le temps ; on la croirait vide de véritable personnalité, pourtant elle sait se montrer très surprenante lorsque le temps arrive. Elle sait se montrer prévenante avec les gens qu'elle aime, comme elle sait qu'elle peut très bien défendre jusqu'au bout, un élève envers lequel elle ressent un attachement presque comme une mère.
Parlons plus vivement de son attachement aux Maths. Minami le vit comme une passion destructrice, elle aime calculer, réfléchir, poser des multiplications, des divisions, des vecteurs, des fonctions ... Tout le complexe des Maths, elle en raffole, ce qui l'amène parfois -voire tout le temps- à calculer tout et n'importe quoi pour X ou Y raison. On n'empêche pas un littéraire de lire, comme on n'empêche pas une scientifique de calculer !

Bonjour, bonsoir.

Ah je ne devrais pas écrire ça, c'est sensé être un journal intime … Bon je reprends. Je m'appelle Minami Keiss. J'ai 27 ans, je suis née en Suisse un certain 4 Juillet 1987 ! Si j'écris dans ce journal, c'est pour laisser une trace mémoire de ce qui m'est arrivé jusqu'ici. Ma vie n'a pas été un périple de beaucoup de choses, mais apparemment, les écrire fait disparaître un peu le stress … ! Je vais donc commencer par le commencement.

Je suis née dans une famille modeste, dans une petite ville en Suisse, nommée Liestal. Dire « petite ville » serait presque insultant pour eux, hi hi ! Bon j'arrête. Ma famille n'est pas riche, nous étions modestes, très simple, très posé, une famille basique. Ou presque. Ma mère est morte quelques mois après ma naissance, et pendant quelques années, mon père m'a convaincu qu'elle avait quitté ce monde sous la maladie. Néanmoins, j'ai récemment appris qu'elle s'était suicidée. Malgré ccette nouvelle, il n'ajouta pas dans quelle circonstance elle était passée à l'acte et surtout, pourquoi. Ma mère était très triste et seule, mon père ne l'a peut-être pas compris à temps, et a été le premier à souffrir de sa disparition. Moi, je n'étais encore qu'une enfant qui ne comprenait rien à l'époque, et certainement pas la vision de la mort. D'ailleurs, je ne suis pas née petite fille ! Je suis née hermaphrodite. Rare et surprenant pas vrai ? Je sais que c'est une information un peu lancée comme une nouvelle aléatoire, mais ce n'est plus qu'un détail aujourd'hui. Et ça ne me dérange pas du tout d'en parler. Mais je suis devenue une fille, lorsqu'en grandissant, je me suis appropriée une identité. J'hésitais entre Minami et Minato, mais je suis décidément plus femme que joueur de catch !

J'ai une anecdote choquante aussi. J'ai été, pendant une durée assez restreinte, dans un groupe mafieux. La jeunesse, aaaaah … On est d'accord, chacun l'a vit différemment. Étant jeune et naïve, des amis m'avaient embarqué dans le système de mafia suisse. Une mafia suisse, incroyable hein ? Moi-même, je n'y croyais pas un seul instant ! Et pourtant. Nous ne servions pas à grand chose, mais nous nous sentions fort et indestructible. Grâce à mon sens aussi bien aiguisé mentalement et physiquement -je n'ose le dire, c'est d'une prétention!- j'ai pu devenir dans le domaine, un « sniper ». On trouvait des vieilles armes abandonnées dans des hangars destinés aux Guerres Mondiales. Inutilisées et complètement usées, je les utilisais pour m'entraîner au tir, et bien que je n'ai jamais tué personne, mon sens du tir me l'aurait permis à plusieurs reprises. Vous allez me dire, pourquoi mentionner ce passage de ma vie ? Eh bien, il est inutile, c'est vrai. Mais la transition est plutôt violente non ? J'ai toujours voulu m'entraîner au tir, et pourtant, j'ai été professeur jusqu'à aujourd'hui. Qu'est-ce que je ferais si mes élèves l'apprenaient ? Ça serait étrange et angoissant. « Ma prof pourrait nous tuer ! » diraient-ils. Imaginer aussi la tête de mes supérieurs si dans mon CV, j'ajoutais « option sniper » très jeune !

D'ailleurs, parlons de mon amour inconditionnel pour les maths …  J'ai été attiré par les mathématiques très rapidement, pour expliquer ma profession. Cette véritable passion pour cette extraordinaire et complexe matière s'est démultiplié avec le temps, à mon grand bonheur ! Mon père m'a permis de faire des études très vite et en sortant de la Faculté, je passais mes premiers concours … Ah, le métier passe avant tout pas vrai ? Malgré tout, j'ai grandi avec quelques petits problèmes, pour exemple, je crains de loin les hommes. Le seul homme que j'ai pu croire et approcher dans ma vie a malheureusement quitté ce monde il y a peu … Mon père. Depuis, il est vrai que je me morfonde et évite tous les contacts avec des personnages de type masculin, ne sachant pas exactement comment les aborder. Dire qu'il s'agit d'une peur est impossible, je n'ai pas peur, j'ai juste un sentiment de malaise et de ne pas savoir quoi faire, mais je ne m'enfuirais pas pour autant ! D'ailleurs, cette appréhension de genre masculin m'a assez bloqué aussi au niveau amoureux, bien que j'eus par chance quelques coups de foudre passager, mon cœur n'a jamais vraiment chaviré pour un homme de la même manière qu'une princesse tombe pour son prince.

Oh, je vous ai parlé de ma profession ? Oui, bien sûr ! Mais avant de débuter, j'offrais des cours de mathématiques aux jeunes élèves qui le souhaitaient, et qui demandaient du soutien. C'est à cette période que mon instinct maternelle a peut-être le plus ressorti. Les enfants étaient tellement sympathiques, attentionnés et travailleurs à mes côtés, je me sentais touchée rien que par la vue de leurs devoirs faits. Durant cette période, j'ai rencontré Ayame, une jeune demoiselle prometteuse très déterminée qui m'a énormément manqué, lorsque nos cours se sont clôturés. J'ai perdu contact avec elle rapidement, bien que je sais qu'un jour, si la chance et le hasard nous sourit, nous serons en mesure de nous revoir. Je reste un peu trop positive non ? J'ai eu des moments pourtant très sombres dans mon existence, laissez moi vous en donner un petit aperçu.

Après la mort de mon père, j'ai travaillé dans un lycée défavorisé au bord des frontières françaises, attendrie par l'accueil chaleureux qu'on m'y avait fait. Bientôt, je compris que ma vision embellie de l'établissement m'empêchait d'y voir le principal. Les raquettes, les agressions entre enfants, les professeurs crédules refusant d'agir, et surtout, cette tête de mule de professeur de Chimie … Son nom, je ne veux plus jamais le connaître. Le lire, ou le dire. Je l'ai vu, à plusieurs reprises, frapper des enfants qui n'avaient pas fait leurs devoirs ; et après avoir amassé des preuves contre lui, je me fis un plaisir de le dénoncer au conseil de classe. Néanmoins, les représailles furent plus douloureuses que je ne m'y attendais … Un soir où je corrigeais des copies, il essaya de m'agresser, dans tous les sens possibles, et ce fut l'arrivée in extremis d'un élève venu réclamer une copie, que je fus sauver. J'ignore ce qui aurait pu m'arriver si j'avais persisté contre lui avec ma mince défense. J'ai eu beau avoir un entraînement rustique mais solide pour manipuler les armes à longue distance, niveau corps à corps … J'étais une blague à moi toute seule.

Par la suite, je fus invitée à quitter l'établissement, aussi vite que je fus arriver. Je dus partir dans les jours qui suivirent la chose, incapable d'en parler à la direction ou à quiconque, le regard de cet homme me poursuivait … Je décidais de partir le plus loin possible. C'est alors que ma curiosité me piqua sur un article de journal, parlant d'une académie prestigieuse de renommée internationale en Belgique. Charmée par l'endroit, je décidais de me proposer comme professeur, avec l'espoir que mon style de vie s'améliore, ne serait-ce qu'au niveau social.

Et me voilà, dans le bus, sur le chemin de cette académie, convaincue que l'avenir ne peut rien me réserver de mieux. Je m’appelle Minami Keiss, et je m'apprête, à mon grand bonheur, à redevenir professeur en ce jour.